samedi 11 octobre 2014

[Cinéma] White Bird, de Gregg Araki

White Bird
de Gregg Araki
(Etats-Unis, 2014)

Sortie le 15 octobre 2014




Toujours fasciné par l’adolescence et ses mystères, Gregg Araki s’est approprié un roman de Laura Kasischke, dont le lyrisme et le style « impressionniste » l’a visiblement inspiré… Il a su comme pour chacun de ses films y immiscer ses obsessions délirantes et borderline, à commencer par des portraits de personnages décalés et marginaux : les deux amis de l’héroïne, une black obèse et un gay asexué, en sont notamment le parfait exemple, tant ils incarnent son intérêt pour les êtres « autres », sensibles et en dehors des normes… Quant à l’héroïne elle-même, dont la mère disparaît mystérieusement et dont les troubles hormonaux de ses 17 ans la travaille apparemment de plus en plus (elle déclare sans détour « vouloir de la bite » quand son petit copain semble la délaisser), elle campe elle aussi le parfait personnage pour un film d’Araki ! Mêlant désirs et désordres sexuels dans une ville de l’Amérique profonde à l’atmosphère pourtant peu glamour, Araki sait nous captiver avec les figures ambiguës qu’il nous décrit avec pulsion et ironie : le père trop lisse semble en effet cacher quelque chose qui laisse peu à peu se fissurer le rêve américain (qu’Araki aime à briser avec sa légendaire perversité !), et la mère – que l’on revoit en flash-back – trouble par des comportements de femme à qui il manque visiblement quelque chose… Délicatement, les rêves étranges de l’héroïne la guide vers la résolution du drame, et même si le twist final donnera l’air d’un éléphant tombant dans la soupe, on retiendra l’atmosphère mi-poétique mi-parodique d’un film qui n’exclut pas une forme de tendresse à l’égard d’une certaine jeunesse américaine qu’Araki n’a décidément pas fini de sonder…

Autres films de Gregg Araki :
The Doom Generation (1995)
Kaboom (2010)
Mysterious skin (2005)
Nowhere (1997)
Smiley face (2008)
Splendor (1999)

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