Parce qu’il n’y a pas que des saletés d’enfants qui accusent à tort des hommes de
pédophilie dans la vie, Phil Siné vous propose ses « P.S. », afin de revenir plus brièvement sur d’autres films…
Après Mai, d’Olivier Assayas
(France, 2012)
Sortie le 14 novembre 2012
A travers le portrait d’une époque, celle des années 70 dans laquelle une jeunesse post-soixante-huitarde se cherche, hésitant souvent entre le militantisme politique de groupe et des aspirations
plus individuelles, Olivier Assayas se livre en réalité à une forme discrète d’introspection autobiographique… Bien sûr, tout est romancé ici, à travers ce jeune homme attiré par les arts et qui
finit sur un plateau de cinéma, n’empêche que le parallèle est troublant. L’atmosphère policée et revendicative de ces années-là est superbement restituée, sans complaisance et avec un réalisme
honnête, surtout que le style du cinéaste parvient à donner au tableau un souffle romanesque et quasi romantique vibrant et généreux ! Les jeunes gens que l’on y croise y sont par ailleurs
charmants, à commencer par Clément Métayer et Lola Creton…
End of Watch, de David
Ayer
(Etats-Unis, 2012)
Sortie le 14 novembre 2012
Plongée hyper réaliste dans l’univers violent de la police de Los Angeles, le film suit les heures de services de deux flics, incarnés par un duo d’acteurs qui passe d’ailleurs très bien à
l’écran : Jake Gyllenhaal et Michael Peña. Si l’ensemble se révèle très
efficace, toujours rythmé et sévèrement burné, certains spectateurs seront peut-être dérangés par un ton pro-flics, où tous les policiers sont forcément irréprochables… Mais le plus pénible à
supporter demeure sans doute cette mise en scène horripilante et épuisante en caméra à l’épaule, soutenue qui plus est par un caméscope qui accompagne toujours l’un des deux « héros » : on en
sort bien remué, mais pas forcément dans le bon sens du terme…
Rengaine, de Rachid Djaïdani
(France, 2012)
Sortie le 14 novembre 2012
La mode du film « 100 % indé » réalisé sans argent risque bien de déferler sur les écrans, mais malheureusement pas toujours avec le talent d’un Djinn Carrenard sur « Donoma ». Avec une mise en scène relativement pénible, Rachid Djaïdani
semble bien trop faire confiance à son seul sujet dans son « Rengaine », celui du mariage impossible entre un noir et une maghrébine, du fait du poids des traditions, bla bla bla... Certes, il y
a l’humour (bien plus présent dans la bande annonce que dans le film entier, soi dit en passant), mais il y a surtout la lourdeur des stéréotypes et le manque de crédibilité de l’espoir véhiculé
par la « prise de conscience » dans les dernières images… Reste une très bonne illustration de l’intégrisme religieux et de la connerie humaine, qui devrait animer à merveille les débats dans les
MJC et autres centres « culturels » pour gentils Bobos !
P.S. : Oh, les Golden Blog Awards 2012 ont eu lieu le 14 novembre dernier, et dans la catégorie cinéma, c’est
le jeune blog Cinématraque qui a gagné… Bravo à eux et bonne continuation !
Ah tiens, j'avais trouvé les images caméra à l'épaule moins remuantes dans End of Watch que dans d'autres films justement... Peut-être parce que j'étais le plus loin possible de l'écran cette
RépondreSupprimerfois ? Ou sous hypnose à cause du fascinant visage de Jake... ;) Je ne le connaissais que de Donnie Darko, découvert grâce à l'enthousiasme de ta critique, d'ailleurs! Mais c'est vrai que cette
façon de filmer est souvent bien fatigante, avec de plus le fait de filmer très très près des visages, soit mes deux 1ères (mauvaises) impressions de la BA de Rengaine en fait...
Phil, pourquoi tu fais de la lèche à Cinematraque ? Tu veux sucer lequel de leur team ?
RépondreSupprimermais tous bien évidemment !
RépondreSupprimer