Note :
Il existe toujours un gros risque à s'attaquer au remake d'un "mythe" du cinéma, qui aboutit généralement au mieux à un film sans intérêt, au pire à un calamiteux navet... En réalisant sa propre
version de "Halloween", sanglante saga initiée par John Carpenter (génie du genre !) en 1978, Rob Zombie a l'intelligence de ne pas reprendre le scénario original à la lettre, tout en en
conservant cependant l'esprit et l'histoire. Il fait effectivement preuve d'une certaine originalité en découpant son long métrage en deux parties bien distinctes : d'abord le massacre purement
gratuit de Michael Myers sur sa famille à l'âge de 10 ans suivi de son internement en hôpital psychiatrique (Carpenter expédiait ça en 5 minutes au début de son film), et ensuite sa fuite de
l'hôpital 15 ans plus tard et son nouveau carnage à l'occasion de ce nouvel Halloween sanglant, où il retrouvera les traces de sa plus jeune sœur (Laurie), qu'il avait épargnée à l'époque...
Si la rupture, au beau milieu du film, tranche avec les scénarios habituels du cinéma d'épouvante, construits généralement sur un basculement crescendo dans l'horreur, elle risque aussi de
déconcerter les spectateurs... surtout que la seconde partie, qui reprend très largement le film de Carpenter (avec plus de moyens et plus de sang, certes, mais très certainement aussi moins de
talent et sans l'effet de surprise initial), n'est quand même pas la plus réussie, laissant du coup le film se terminer de façon plus traditionnelle, pour ne pas dire "ennuyeuse"... Rien à voir
en tout cas avec les trois premiers quarts d'heure, magnifique plongée dans l'enfance du jeune Michael, issu d’une famille un brin déviante (la mère strip-teaseuse, le beau père vieux con
alcoolique…), torturant des animaux gratuitement et finissant par passer aux humains sans raisons apparentes, si ce n’est qu’ils sont méchants avec lui… On retrouve aussi le docteur Loomis
(interprété par Malcolm McDowell en personne !), qui suit psychologiquement le garçon, l’air inquiet et dubitatif, pour finir par conclure comme Donald Pleasence dans le premier « Halloween », en
répondant affirmativement à la question que lui pose Laurie à la fin : « C’était le croquemitaine, n’est-ce pas ? »
Côté mise en scène, l'ensemble est plutôt honorable, même si Rob Zombie a une fâcheuse tendance à trop étirer son film ! Certaines séquences gagneraient certainement à être plus resserrées, des
plans se révélant souvent franchement tautologiques ! A croire que le réalisateur, trop attaché à ses images, a du coup bien du mal à "couper" par la suite, à la différence de son "héros"
psychopathe, toujours prêt à trancher dans le vif... Il aurait peut-être du s'en inspirer ! Tout comme Scout Taylor-Compton, l’interprète de Laurie Strode, n’aurait pas du autant voulu jouer les
« screaming women » à la façon de l’actrice d’origine, car elle partait forcément perdante devant le talent acoustique de Jamie Lee Curtis !
Reste un « Halloween » bien barré pour les fans de tueurs psychopathes et de « slasher movie », bien plus alléchant en tout cas que la suite que Rob Zombie en a fait peu après…
Mise en perspective :
- Halloween 2, de Rob Zombie (Etats-Unis, 2008)
- Freddy : les griffes de la nuit, de Samuel Bayer (Etats-Unis,
2010)
Sa suite mérite vraiment d'être reconsidéré dans sa version Director's cut !!!
RépondreSupprimerTRES différente de la version sortie chez nous en DVD...
Pour moi, elle est un pur chef d'oeuvre et retrouve toute sa cohérence, sa colonne vertébrale .
quelques bonnes idées pour un remake qui reste tout de même décevant.
RépondreSupprimerDéjà très porté sur le "freudisme" de café du commerce (ça ne s'arrange pas dans le second segment aux velléités lynchiennes), Zombie entend expliquer les déviances de son boogeyman tout
RépondreSupprimeren emportant avec lui au passage la petite soeur dans un déluge de violence (affrontement fratricide qui n'est pas sans rappeler l'affrontement clanique des "collines" de Craven). Aussi
primaire soit cette approche, elle a le mérite de proposer un regard oblique par rapport à l'oeuvre initiale. C'est tout à son honneur.
Non, le director's cut n'est présente QUE sur le Blu ray... Le DVD c'est la version remontée et totalement dépourvue de squelette..
RépondreSupprimerPar contre, tu peux le trouver en DVD zone 1 avec sous titres anglais.
haaaaaaaaaaaaaaaaaaa
RépondreSupprimerénorme film
première partie : préquelle habile. Zombie comble les trous laissés volontairement vacants par carpenter. L'enfance de Michael Myers est énorme.
Dag Faech est plus que convainquant
la seconde partie du film suit les pas de carpenter mais innove sans cesse
Scout Taylor-Compton est bien plus trash que Jamie Lee Curtis en Laurie Strode
Tyler Mane donne une stature colossole au tueur adulte
le bonheur de voir aussi les clins d'oeil se multiplier : Dee Wallace ("Hurlements") Ken Foree ("Zombie-dawn of the Dead") et surtout Danielle Harris ("halloween 4 et 5")
énorme dans le sens où les gens s'attendaient à un plagiat vu l'air du temps
RépondreSupprimerzombie a réussi l'exploit de créer un passé au monstre avec une première partie très intéressante
la mythologie si j'ose dire m'a vraiment agréablement surpris
dévaloriser jamie lee, non
en trente ans et quelques le perso a évolué et les chaussettes relevées à hauteur de genou font petite fille proprette alors que Scout Taylor Compton fait plus culture MTV
chacun son temps
et rien n'atteindra la puissance vocale de la demoiselle Curtis
ps : j'ai vu il y a une semaine la version longue du carpenter et c'est encore mieux
et deux jours je me suis fait "Prom Night" (très mauvais l'opus d'origine) et "le monstre du train" (bien meilleur) avec la demoiselle.
RépondreSupprimerces slashers pure jus début 80 qui tentait de marcher sur les plates de V13 sont touchants par moments vu leur médiocrité
bien meilleur est le "bloody valentine" de 1981 avec le personnage de Harry Warden (ou son copycat)
;)
c'est calir
RépondreSupprimerau fond de mon lit pendant 3 jours il y a 10 jours je me suis fait un trip 70-80 ("carrie au bal du diable, les 2 déjà cités, "anthropophagous", "ténèbres", "opéra" "l'île du docteur
Moreau" version Lancaster-york etc.....)
j'en oublie plein
le moyen de passer le temps
salut
RépondreSupprimeroui guéri à ce jour
je m'étais callé au fond de mon lit histoire d'oublier la douleur à ma gorge (angine de Vincent)
et je me suis fait cette remise au goût du jour en 3-4 jours
Angine de Vincent
RépondreSupprimeroh que oui
RépondreSupprimerla forme !!!!
Salut, on a le droit de venir causer ici ?
RépondreSupprimerBen admirative de l'affliction du Roth mais pas que hein ! Je vois qu'on a pas mal de pièces maîtresses en commun, je dirais même des penchants pour certains barrés comme Araki par exemple.
Me manque Gus Van Sant et Larry Clark par contre. Sans eux je n'suis rien.
Alors Halloween je n'en connais qu'un, le premier, celui de Carpenter, La nuit des masques. Et je vais m'en tenir à celui-ci d'ailleurs. Intouchable.
Chouette blog au fait, très fourni .... vais approfondir tout ça.
merci pour le compliment et le commentaire ! et pour ton passage ici aussi...
RépondreSupprimerj'adore gus van sant et larry clark également, j'ai peut-etre moins eu l'occasion d'en parler pour le moment... mais ça va sans doute venir un jour... ;)
au plaisir !