vendredi 25 mars 2011

[Critique gonzo] Ha ha ha, de Hong Sangsoo



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Ha ha ha, de Hong Sangsoo (Corée du Sud, 2010)



Sortie le 16 mars 2011



Note :
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- Bonjour !
- Bonsoir…
- …
- Ha ha ha ?
- Oui, merci…
- Je savais que vous veniez voir ça…
- …
- Parce que je sais tout !

Aaah ! Paris et ses ouvreuses omniscientes… On vit quand même une époque formidable ! En fait, je n’osais pas prononcer le titre du film à la caissière du cinéma, de peur de la vexer, si jamais
elle pensait que je me moquais d’elle en m’entendant faire « Ha ha ha » ! On n’a pas idée, des fois, d’affubler un long métrage d’un titre pareil…

D’ailleurs, le film de Hong Sangsoo est à peu près une expérience aussi hallucinante et paranormale que ma courte (non-)conversation avec l’ouvreuse avant mon entrée dans la salle… A vrai dire,
si le film raconte vaguement les retrouvailles de deux amis qui évoquent des souvenirs de leur dernière escapade au même endroit où ils ne sont pourtant pas partis ensembles, il est avant tout le
récit d’une beuverie bien arrosée ! Entre chaque séquence de leurs récits respectifs, enchaînant les badinages sentimentaux, parfois tendres et parfois hystériques, et les situations les plus
inattendues, souvent drôles ou burlesques, on peut entendre les deux larrons faire trinquer leurs verres et picoler de plus belle… « Santé ! » paraît être le dénouement et la réponse à toutes
leurs histoires…

J’avoue ne pas avoir toujours compris les tenants et aboutissants des mésaventures racontées par les personnages : le film m’a du coup semblé très embrumé, comme si je m’enfonçais peu à peu dans
les délices vaporeux de l’alcool, dans un mimétisme troublant avec les « héros » de « Ah ah ah », cet étrange éclat de rire parfaitement retenu… Je ne suis pas sûr qu’un tel effet était voulu par
le cinéaste, et du coup je ne pense par avoir tout à fait compris son film… Mais la sensation de ne rien comprendre aux images, de confondre parfois les personnages se croisant à l’écran, cette
impression de « lâché prise » nous endormant peu à peu sur notre siège, finit par donner un certain charme à l’ensemble : un charme soporifique et éthylique, en quelque sorte, avec cet étrange
paradoxe de tirer un plaisir agréable à la vision d’un film qui nous semble parfaitement incompréhensible… Ah oui, et attention aux marches en sortant de la salle, et surtout évitez de prendre le
volant tout de suite après !































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6 commentaires:

  1. Je suis un inconditionnel d'Hong Sang Soo, et Ha Ha Ha, que j'avais vu l'été dernier, est un de mes films préférés du monsieur, probablement avec "Turning Gate" vu cette semaine à la Cinémathèque
    et qui m'a enchanté !

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  2. Ils se connaissent sûrement, mais dans le genre, les Sang-Soo (c'est un prénom, pas un nom^^) font du cinéma assez différent quand même. J'aime les deux dans leurs styles différents. Im Sang
    Soo, j'ai adoré "The president's last bang" et "Le vieux jardin" ;)

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  3. Eh oui, Hong Sang Soo, c'est toujours un peu les mêmes personnages et histoires d'homme et de femmes qui se cherchent, s'engueulent, s'aiment autour d'une bouteille de soju, c'est toute la
    grandeur de Hong Sang Soo, d'être capable de décliner ses films autour de ces obsessions avec talent^^

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  4. Moi j'ai voulu feinté et dire à l'ouvreuse : "Je voudrais voir le dernier Hong Sangsoo". Et puis je me suis dégonflé, je me suis dit qu'elle allait me prendre pour un pédant. Bref, moi
    aussi je me suis perdu dans les personnages et dans les histoires, surtout au début.

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  5. La rétro de la Cinémathèque m'a confirmé que je suis fan, oui^^

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